Les trois compères ou la quête du Saguenay

A Trois Rivières, nous bifurquons vers le nord, et prenons la route de La Tuque. La route par là est assez jolie, c'est sympa de rouler au milieu de la forêt dans le magnifique Parc de la Mauricie. Ca viroune un peu, mais c' pô si pire que çô. Nous faisons une pause dans un tout petit patelin pour changer de conducteur et faire une petite séance photo de la caisse, parce que c'est assez tranquillou de rouler dans une caisse neuve. Et puis, avec le sel, la neige, tout t'çô, les caisses ne restent pas propres très longtemps icitte. Assis à l'arrière, j'en ai profité pour faire quelques photos du paysage avec l'appareil de Stan, qui ne seront pas exposées ici, car elles n'ont malheureusement rien donné de bien avec la buée sur la vitre et tout et tout. (Oui bon ben euh je pouvais pas savoir que sa batterie était presque vide ;-) ).

Vers midi, nous commençons à approcher du lac (Comme dit Yves, on n'en jamais été si près, merci Yves !!!), et le paysage change quelque peu, moins d'arbres, plus de rien. Je vous l'ai dit que le paysage était un peu vide autour du lac. Et, enfin, nous arrivons à Chambord, et cherchons notre B&B.

Alors, une brève description de la ville de Chambord. Ca ne semble pas très très grand. C'est essentiellement une ville de passage, d'ailleurs les maisons sont réparties le long d'une seule rue. C'est le carrefour principal en bordure sud du Lac St Jean.

Nous nous rendons donc à notre premier B&B, et la dame nous conseille d'aller manger au resto La Fringale, à l'entrée de la ville. Oui car j'ai un peu oublié de faire défiler l'heure dans mon récit : nous sommes arrivés vers 13 heures au Lac, et nous avons grand faim après cette matinée de route.

Nous nous rendons donc au resto La Fringale, qui ressemble à un petit resto de routier. Le temps de trouver comment s'ouvre la porte (et non Stan ce n'était pas fermé !), et de trouver une table sympa, et la serveuse vient nous proposer le menu du jour. Nous optons pour le menu qui se compose de la Tourtière du Lac St-jean, la fameuse ! Et bien, quelle ne fut pas notre surprise, quand nous avons commencé à manger : pas dégueu pantoute ce resto, C T trop bon !! Alors le menu : en entrée, un bouillon de légumes, super bon. Pour continuer, une bonne grosse part de tourtière. Celle-ci se compose essentiellement de viande et de pommes de terre, tout ça dans une tourte. Bon trop bon quoi ! Et puis en dessert, du cheesecake (et c'est pas mauvais non plus). Bref, tout ça pour dire que, pour un petit resto de bord de route, on n'a pas mal ben mangé pour pas cher qui plus est. On s'est pas faitte eu. (Bref si vous avez l'occasion de passez par là, moi, je vous conseille de vous y arrêter. Pour trouver, c'est pas dur, c'est tout droit Chambord)

Après ce repas, nous sommes passés à la station service. C'est ouf comme l'essence est trop pas chère dans ce pays. Reconverti en euro, ça doit faire du 55 centimes le litre !

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le premier site touristique de la région, Val-Jalbert. Il s'agit d'un village fantôme datant de 1901 qui a été abandonné à la suite de la fermeture de la fabrique de pulpe de bois en 1927. En été, des reconstitutions de la vie d'époque sont proposées. En hiver, on voit juste les maisons : c'est en fait un lieu de balade dans la neige. Ce village est juste à côté de deux chutes, et un escalier permet de monter au sommet des chutes, d'où on a un point de vue sur le lac. Evidemment en hiver, l'escalier était recouvert de neige, mais nous nous sommes quand même lancés dans la montée des 752 marches. Bon, il faut bien dire qu'on s'est un peu (un peu, que dis-je, pas mal) galéré parce qu'avec la neige sur les marches, la rembarde nous arrivait au genoux, et que ça glissait pas mal. On a quand même fini par atteindre le sommet. Voir les chutes de haut était sympa mais sans plus, mais tout l'intérêt était le point de vue sur le lac. Bon, en gros, une étendue blanche immense, quelques patelins autour, et, encore plus autour, de la forêt. Après t'ça, on est redescendu (normal, on n'allait pas camper en haut, quoique y'avait assez de neige pour se rouler à walpé dedans ;-) ). Et là, grosse galère, pire encore que la montée, j'ai oublié de vous préciser que ça glissait un max, et que ça faisait comme une piste de bobsleigh qui tournerait à angles droits !

Ensuite, nous avons continué notre route vers l'ouest du lac, vers la charmante ville de Roberval. On nous avait dit qu'il était censé se passer un genre de petite fête pour le 150ème anniversaire de la ville. Nous nous avançons donc vers le lac, lieu présumé de l'animation. Et là ce fut le drame : nos freins lâchent et, ne pouvant nous arrêter, nous tombons dans le lac. Mais non, je déconne, en fait, on peut rouler tranquillou sur le lac, la glace est (normalement !) suffisamment épaisse. On a même tenté quelques dérapages frein à main sur la glace, mais ça n'a pas très bien marché (puis la franchise de la caisse était pas donnée non plus...). Mais y'en a qui s'éclataient avec leur 4*4 plus loin sur le lac. En tout cas, les habitants avaient tous installé des petites cabanes sur le lac, à l'effigie de leur maison ou de leur échoppe dans la ville. Mais de fête, pas de trace. Ah la grosse blague ! Quelques habitants bien au chaud dans leur cabane, j'ai oublié de vous dire que ça caillait un max, avec un petit vent très frais (c'est frais, mais c'est pas grave !). Intrigués, nous faisons le tour de la place sans bien comprendre ce qui se passe, et finalement nous nous renseignons auprès d'un villageois. Et bien, c'est bien ce que nous craignions, il ne se passe rien : les gens se font tellement chier dans ce bled qu'ils se construisent une petite cabane, et ils y passent l'hiver en se regardant de fenêtre à fenêtre !! Bon non apparemment, je charrie un peu, on n'a pas eu de chance, la fête de l'anniversaire du village n'était pas ce jour là.

Pour achever cette journée, nous avons fait demi-tour et retraversé Chambord dans l'autre sens pour aller jusqu'à Metabetchouan, où nous avons mangé de la poutine maison dans une petite gargotte, et nous avons fait un tour dans un bar local. Puis nous sommes rentrés au B&B.

Là je ne résiste pas au plaisir de vous narrer une petite anecdote irrésistible. Notre ami Stan, qui n'avait pas bien suivi la visite de la salle de bain lors de notre premier passage au B&B n'a pas réussi à trouver la douche, pourtant bien visible, juste à côté de la porte. La fatigue probablement. Nous avons bien ri quand il nous a raconté comment il s'était débrouillé pour se laver dans la baignoire (fameuse baignoire d'ailleurs) alors qu'elle n'était pas munie d'une poire à douche. Héhéhéhéhéhéhihihihihihihi, je me marre encore !!!!!