Inspirations

Cette idée me trottait dans la tête depuis déjà pas mal de temps. C'était une idée toute simple, en apparence assez stupide... Elle m'est venue à l'esprit alors que je lisais le cycle de Fondation d'Isaac Asimov. Je ne pouvais m'empêcher de remarquer d'étranges similitudes entre ce roman et l'organisation de Winfield. Et alors, j'ai songé... J'ai songé; aux milliards de livres, à cette masse informe de fiction et d'inventions, à ces récits sans fondements qui avaient stimulé l'imagination d'un nombre incommensurable d'individus.

Sur une telle quantité; beaucoup ne resteraient que des histoires, utiles pour se distraire. Et encore. Mais d'autres, par le plus pur fruit du hasard, pouvaient renfermer la Vérité... Car l'imagination n'a pas de limite, et si elle se perd souvent dans l'illusion et l'impossible, elle peut parfois s'échouer vers l'obscur rivage d'un secret ou d'une conspiration. Pensons à un tirage aléatoire de lettres, une suite quasi infinie. Il y a fort à; parier qu'elle n'aura aucun sens, qu'elle aboutira très rapidement à une impasse évidente. Mais en répétant ce tirage un nombre infini de fois, pendant une éternité; et avec la coopération du hasard. On obtiendra des histoires, de nombreuses histoires. Certains seront vraies, d'autres non. Certaines seront cohérentes, d'autres non. Beaucoup n'auront aucun intérêt mais tous auront transformé; le lecteur.

Car l'esprit est avide d'expérience. Il a besoin d'être stimulé, d'être bousculé;. Et cela se produit à; chaque fois qu'un récit entre en résonance avec la réalité que l'on se retrouve dans un personnage, que l'on vit la même situation que le héros ou que l'on vient de visiter le lieux décrit. De nouvelles perspectives apparaissent, de nouvelles hypothèses surgissent des profondeurs de notre âme, notre regard a été transformé. Plus que notre regard, c'est notre esprit et donc la singulière réalité; qui nous entoure qui n'est plus la même. Elle a gagné; en sens mais les mystères persistent...

Ainsi a commencé; ma quête, une quête vers la connaissance et la compréhension... Je me suis plongé; dans des milliers d'univers, au coeur de récits épiques et romantiques, de conspirations occultes et tumultueuses. J'ai vagabondé; de mondes en mondes à la recherche d'une hypothétique lumière, d'un secret, du Sens en fait. De ce temps d'errance, je n'ai acquis aucune certitude mais les palais de l'imaginaire m'ont dévoilé; quelques uns de leurs mystères. Coïncidence et hasard ne sont que des chimères derrières lesquels l'homme masque son ignorance. Rien n'est fortuit.

Le Neuvième Cercle... Un nom qui résonne comme une funeste mélodie, une mélopée langoureuse synonyme de damnation. Neuvième cercle des enfers, reflet perverti d'une Sephiroth sous la domination d'un ange de la mort, lieu de tragédie et d'abandon. Lieu où eut lieu la première fusion... Des souvenirs vagues avant tout... Après m'être immergé dans la divine comédie pour y saisir une parcelle de vérité je constatais avec stupeur qu'un roman portait ce nom. Neuvième Cercle. Son auteur, Fabrice Colin, y contait l'errance d'une poignée d'individus. Alors que l'ombre du nouveau millénaire s'étend à la surface, ces derniers se réfugient au coeur des ténèbres, dans les égouts de New York. Confrontés aux cotés les plus sombres de l'esprit humain, à leurs peurs et à leurs erreurs, chacun cherche à conserver ce qui lui reste d'humanité. Autour d'eux, la réalité vacille alors que s'impose à leurs esprits torturés un monde de violence et de folie. Au bout du chemin, le neuvième cercle... Tant de similitudes entre nos destinées et celles des héros de ce roman... N'est-ce que le fruit du hasard ? Ou bien monsieur Colin dispose-t-il de sources et d'inspirations occultes insoupçonnées... Peut-être devrions nous enquêter sur ce jeune homme... N'hésitez donc pas à jeter un coup d'oeil à ses oeuvres, parus aux éditions Mnemos. Neuvième Cercle, les Cantiques de Mercure, les Vestiges d'Arcadia, La musique du sommeil, Le fils des ténèbres...

La Fondation... Une organisation mystérieuse qui manipule les factions du monde des ténèbres. N'importe qui peut travailler pour elle sans le savoir... Les agents de la technocratie, les mages des traditions sont des pions qu'elle manipule afin de parvenir à sauver l'humanité. Aujourd'hui détruite, il ne reste plus rien d'elle. Si ce n'est le BEMIP qui dans l'ombre continue l'oeuvre de Winfield. Comment ne pas rapprocher cela du cycle de Fondation ? Avec ses intrigues à tiroir planifiées sur un nombre incalculable d'années, la seconde fondation qui agit dans l'ombre de la première et met en scène sa propre disparition. Où Asimov a-t-il puisé toutes ses idées ? Au plus profond de lui même, dans le futur, ou bien était-il initié aux mystères de notre monde ? Un cycle majestueux. Au bord du chaos, l'empire agonise... Seul Hari Seldon, psychohistorien renommé a une solution. Envoyer une poignée d'érudits et de scientifiques sur une planète isolée afin qu'ils travaillent une encyclopédie. Certes, cela ne sauvera pas l'empire. Mais cette fondation porte en elle les germes du nouveau monde. Confrontée à une multitude de " crises Seldon ", toutes prévues par le psychohistorien, elle en sort grandie. Mais bien des mystères planent encore... Pourquoi n'y a-t-il pas de psychohistoriens au sein de la fondation ? Quelle est cette mystérieuse seconde fondation qui manipule la première ? Des questions auxquelles vous pourrez obtenir les réponses en vous plongeant dans la lecture de ce merveilleux cycle. Aux Editions Denoël, Fondation, Fondation et Empire, Seconde Fondation ( le meilleur), Fondation foudroyée, Terre et Fondation.

Thibaut.


Morgan, de Michel Rio« Morgane est le chaos, dit Arthur à Merlin. Un chaos où s'anéantit toute finalité, où le bâtisseur méticuleux et acharné qui a reçu en héritage ce souci impérieux du but se perd avec délices. Morgane est l'obsession des sens qui tue dans la pensée l'obsession du projet. Elle est le présent absolu qui ronge le fragile devenir. Son esprit est un ravage que je voudrais haïr, adorant chaque parcelle de sa chair, la moindre ébauche de son mouvement qui est comme une danse de grâce et de mort. Et cependant je vois bien que sa chair n'est que la matière soyeuse et inouïe de son esprit, que les deux sont une seule et même chose et que la séduction de cette enveloppe à quoi rien dans la nature ne peut se comparer n'est que l'interprète harmonieux d'une séduction mille fois plus puissante, née du faste calculé d'une intelligence sublime et pervertie. »

J'ai découvert le cycle Arthurien relativement tard, et contrairement à beaucoup qui le découvre par l'incontournable Chrétien de Troy, c'est Marion Zimmer Bradley qui m'a pleinement fait entrer dans la ronde, c'est elle qui m'a fait découvrir une Guenièvre niaise au possible et Morgane sublime. La dame est pour beaucoup dans l'admiration que je porte à ce personnage... Dans la lignée du cycle Arthurien revisité, j'ai poursuivi par l'Enchanteur de René Barjavel et Excalibur, L'épée dans la pierre de T.H. White ; plus tard je suis tombé sur un bouquin au nom enchanteur : Morgane, de Michel Rio.

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